interview réalisé par Bertrand Mvondo
Emmanuelle Claudia Ndeme Obogo s’est son nom, la footballeuse camerounaise s’est exilée en Albanie depuis quelques années dans le club AS TIRANA en 1ere division.
Le Sportif est allé à sa rencontre pour en savoir plus sur sa carrière, sa saison et ses objectifs-
Sportif: Claudia bonjour et merci pour votre disponibilité.
Claudia Obogo: Bahhh bonjour tout le plaisir est pour moi.
LS: Vous êtes footballeuse professionnelle camerounaise évoluant au poste de défenseuse à AS Tirana club de 1ere division, ici en Albanie d’abord pourquoi le football et pas une autre discipline?
CO: En fait je ne pense pas que ce fût un choix, mais plutôt une destinée, parcequ’en fait je suis née avec cette passion du football et cela n’a jamais été le cas pour un autre sport.
LS: Alors racontez nous vos débuts dans le milieu professionnel.
CO: Ma toute première licence, je l’obtiens au Cameroun bien sûr dans la section féminine de l’association sportive de l’estuaire de Douala, c’est là que le rêve et l’envie s’installent. Ce club m’a donné toutes les bases et m’a façonné sur le terrain comme en dehors et après 5 années de capitanat, je me suis envolée directement pour l’Albanie.
LS: Alors d’où vous vient la passion du football? D’un parent ou d’une idole?
CO: Alors là je ne saurais vous répondre avec certitude, mais à ma connaissance j’ai été atteinte du virus du sport depuis le berceau. Deux de mes grands frères ont fait carrière dans le sport comme internationaux, l’un a été volleyeur et a défendu les couleurs nationales pendant plusieurs années, l’autre a fait du rugby puis deux autres ont fait du football sans avoir l’envie de faire carrière et un autre a fait du judo. J’allais souvent prendre des cours avec lui à l’entrainement (rire). J’ai aussi ma sœur jumelle qui a développé une passion pour le sport de remise en forme alors peut être le virus du sport est venu de papa ou de maman. Il est aussi vrai que le fait de voir les matchs à la TV et de faire du foot toute petite avec mes frères et leurs potes dans le quartier a accentué cette passion.
LS: Comment s’est passée votre intégration dans le championnat albanais?
CO: C’est clair que ça n’a pas été chose facile, déjà je venais du Cameroun et d’un club totalement différent, et le processus d’intégration a pris du temps mais malgré cela tout a fini par rentrer dans l’ordre, d’abord dans mon club puis dans le championnat grâce à mes dirigeants. Vous savez le regard des gens n’a jamais été chose facile à supporter et les mots de travers des adversaires aussi. Simplement parce que le style de jeu est différent et l’environnement aussi donc les débuts ont été pas du tout facile.
LS: Le championnat est à sa phase retour et AS Tiranas votre club est 2e mais à six longueurs du leader qu’est ce qui fait votre motivation? (avant cette interview le club était classé 2e)
CO: Pour dire vrai cette position est le fruit d’un dur labeur car nous avions un objectif cette saison c’est de faire tomber les équipes de tête. Nous avons eu pas mal de soucis pour maintenir le groupe en forme cette saison mais tout est revenu dans l’ordre. Notre 2e place n’est pas mauvaise nous avons un groupe soudé et solide donc on va continuer sur cette lancée.
LS: Vous êtes une pièce essentielle de la charnière centrale de votre club et les stat parlent en votre faveur, seulement 2 défaites en 12 matchs comment comptez vous gérer cette phase retour sachant que vous serez très attendu?
CO: Bahhh tout simplement comme à la phase aller, mais en mettant un peu plus d’intensité dans notre jeu et essayer de corriger les petits manquements de la phase aller. On va rester positif notre objectif est toujours de mise donc il faut rester concentré.
LS: Avez-vous des informations sur le championnat camerounais de football féminin?
CO: Pas beaucoup mais je suis quand même quelques clubs sur les réseaux sociaux et quelques publications que vous faites (rire).
LS: Y’a-t’il selon vous une progression depuis votre départ du pays?
CO: Oui Oui bien sûr les choses selon moi ont bougé, on voit les filles mieux encadrées, les clubs font des efforts même si beaucoup reste à faire et je pense que les résultats de l’équipe nationale sont une preuve.
LS: Vous n’avez jamais porté le maillot de l’équipe nationale est ce que vous y pensez par moment?
CO: Ecoutez pour toute joueuse s’est un privilège de porter le maillot de la sélection nationale donc je n’attends que ce moment là, je sais que nous avons de plus en plus des joueuses performantes et talentueuses, raison pour laquelle je travaille dure chaque jour pour pouvoir assurer la relève et assumer ce que les grandes sœurs auront mis en place.
LS: Que représente le maillot de la sélection pour vous Claudia?
CO: C’est un héritage, un symbole, un emblème. Pour moi le maillot de la sélection nationale est une richesse, un trésor qu’il faut défendre, valoriser, et honorer à chaque fois qu’on le porte.
LS: La coupe du monde s’est bientôt en France, croyez vous aux chances du Cameroun?
CO: Bien sûr que oui, j’en suis même convaincu que notre sélection fera un parcours honorable. Nous avons des joueuses de qualité et des individualités possibles de faire face à n’importe quelle nation. Il est vrai que la poule du Cameroun a des équipes solides mais j’ai confiance au coach et aux joueuses pour d’abord sortir du 1er tour et aller le plus loin possible.
LS: Avec vos performances en club et l’arrivée d’un nouveau coach pensez-vous avoir la chance d’y être?
CO: Il est vrai que cela passe dans mon esprit tout le temps, mais comme le coach Clarence Seedorf l’a dit, on ne peut convoquer que 23 joueuses pour la compétition. Ça sera pas peut être les meilleures, mais celle qui auront épousé au mieux la stratégie ou le système du coach.
Et c’est claire que la philosophie d’un coach c’est toujours la victoire donc ce sera à coup sûr les 23 valeureuses lionnes avec ou sans moi.
LS: Alors quels sont Claudia vos défis personnels et vos objectifs pour cette saison?
CO: J’en ai pleins, je ne saurais vous les citer(rire),mais pour la saison j’espère finir 1ere au pire 2e au classement avec mon club, mes coéquipières et moi allons tout donner pour y arriver.
LS: Merci encore Claudia d’avoir accepté de répondre à nos questions et bonne chance pour la suite de votre riche carrière.
CO: C’est moi qui vous remercie de m’avoir donné l’occasion de m’exprimer, tout le plaisir était mien.