Par Jules Bernard MOUYENGUE
Oublier l’ère Cousin à la tête de l’équipe nationale du Gabon, et dont le passage comme sélectionneur n’aura guère marqué les esprits à un moment où les autorités du pays avaient cru bon de confier enfin les destinées de l’équipe fanion à un technicien local, qui plus est ancien international jouissant pourtant d’une assez bonne cote de sympathie au sein de l’opinion, voilà venue l’heure du Neveu…plutôt de Patrice Neveu dont l’officialisation à la tête de l’équipe s’est faite ce jeudi 23 mai 2019 par la voix de Pierre Alain Mounguengui, président de la Fédération gabonaise de football (Fégafoot), dont mission avait été confiée par le ministère des sports de trouver non pas la ‘’ perle rare’’ mais l’homme capable de trouver puis administrer l’antidote devant guérir le football gabonais, actuellement plongé dans un profond coma.
Pas très connu du grand public au Gabon en dépit de son statut de ‘’globe-trotter dans l’âme’’ encore moins favori annoncé des 82 dossiers de candidatures retenus rien que pour le seul poste de sélectionneur, le technicien français de 65 ans est néanmoins sorti de la short-liste devant ses homologues Jean-Louis Garcia, et Hubert Velud. En dépit d’un palmarès pas très reluisant, l’ancien sélectionneur de la Mauritanie et de la Guinée semble, aux dires des membres de la Commission d’examen des Candidatures (CEC), avoir ‘’ présenté le meilleur projet’’ susceptible de redynamiser l’équipe nationale du Gabon.
Certaines sources ont d’ailleurs évoqué un aspect non moins négligeable, celui relatif aux émoluments, nettement en deçà de ce que percevait son prédécesseur, Daniel Cousin. Un argument qui aurait probablement fait pencher la balance de son côté.
Du coup, l’on s’interroge. Choix économique? En attendant, le concerné se sait attendu.
La tâche s’avérant en effet assez immense mais pas insurmontable. Car, à défaut d’avoir le palmarès kilométriques des Pep Guardiola et autres José Mourihno, encore moins le charisme légendaire d’un Carlos Acelotti, Patrice Neveu devrait a priori faire du Patrice Neveu. A savoir, faire avec ce qu’il a sous la main.
En misant une fois encore sur son intransigeance et sa rigueur. Une qualité qui lui a valu de réussir là où d’autres ont lamentablement échoué auparavant : reconstruire le football mauritanien en 2012, avec à la clé, une qualification historique pour le Championnat d’Afrique des nations en Afrique du Sud en 2014.
Les mêmes méthodes pourraient évidemment être appliquées en ce qui concerne cette nouvelle expérience. Sauf que la Mauritanie n’est pas le Gabon.
Et le Gabon, du moins son équipe nationale possède un joueur de renommée internationale notamment, Pierre Emerick Aubameyang dont il va falloir parfaitement bien gérer en plus de la forte implication du politique dans le domaine du football local.
Deux inconnus auquel ce dernier devra bien évidemment faire face en adoptant une méthode de travail l’éloignant des compromissions au risque d’y laisser à son tour ses plumes…