Les derniers développements de l’actualité des Panthères version féminine en cité phocéenne, peuvent susciter beaucoup d’inquiétudes, même chez ceux qui ont voulu bousculer les lignes pour sortir ce football féminin de sa léthargie. »Pas d’attouchement, pas de viol, pas de violence sexuelle…, c’est une affaire montée pour régler les comptes ».Voila ce qui ressort des auditions des intéressés sans méconnaître la part de la FEGAFOOT dans l’insuffisance des ressources financières qui auraient permis aux filles de s’épanouir. Là encore, « c’est une faiblesse générale » selon les locataires de la maison Alexandre Sambat. « L’hôtel Boulevard qui a reçu les U23 pour l’expédition congolaise, n’est toujours pas payé par la tutelle encore moins les primes. Ceci peut expliquer cela. »
Au-delà de ce complot dont l’enquête interne voire externe a fait tomber les masques, au-delà des formules diplomatiques pour brouiller les pistes et éviter de perdre complètement la face, après cette sorte d’euphorie jubilatoire qui a suscité la plainte de la tutelle chez certains, dans un environnement haineux, il est temps de se poser les bonnes questions. Quelle motivation peut guider ces parents tout aussi traumatisés que leurs filles, pour s’approprier le projet risqué d’une carrière de footballeuse au détriment de l’école?
La fegafoot peut-elle aux yeux des parents, bénéficier des circonstances atténuantes avec le statut de victime dans cette affaire pour poursuivre son chantier? la liste des questions est loin d’être exhaustive. Les révélations des filles instrumentalisées ayant coincé les auteurs de cette haute trahison républicaine en contradiction parfaite avec l’objectif visé par la plainte de la tutelle, auraient logiquement créé un autre scandale, celui de la propagation des fausses nouvelles. Mais, la suite est connue, les plus sceptiques ont eu raison des sorties sensationnelles guidées par l’instinct émotif de frapper en silence, ignorant le revers de la médaille.Heureusement que le pays est mieux informé par ses propres canaux et l’impunité ne fera que fragiliser »un système qui détient finalement les germes de sa propre destruction »
A sa décharge, le fait d’avoir épongé sa dette financière vis à vis de la délégation de Marseille peut sans doute accorder à la fegafoot le crédit d’avoir tenu sa promesse au nombre des priorités. 500.000 fcfa à chaque membre de la délégation de Marseille et une prise en charge complète de chaque fille de l’intérieur qui ont été accompagnées d’un parent pour nécessité d’enquête au B2, signe d’une détermination du Président fédéral à rétablir les faits et soigner l’image d’une institution souvent traînée dans la boue aux antipodes de l’arrivée des sponsors qui ont du mal à associer l’image et soulager l’État dans l’indépendance financière du sport tant recherchée. Car, rappelons-le, c’est l’argent qui est au centre de toute cette abominable affaire.
Dans tous les cas, cet épisode douloureux va laisser les traces pour avoir brisé les barrières d’un sujet au centre des soupçons dans les familles les plus pudiques, hostiles au débat sexuel. Les regards silencieux entre parents et leurs progénitures dans un milieu nouveau pour la plus part, le B2 pour ne pas le citer, presageaient déjà les signes d’une fin prématurée de cette passion qui ne nourrit pas forcément son homme sous les tropiques.A moins que sous les feux de l’actualité de la coupe du monde féminine, Viviane Asseyi n’ajoute une dose de motivation à nos filles les plus téméraires.
Le sport n’est plus malheureusement le lieu d’épanouissement et de partage par excellence. Mais, le moyen de nuire et d’éteindre un adversaire.Le lieu de la haine et de la rancoeur.Dommage pour l’avenir de ce football féminin qui nécessite déjà assez d’énergie pour faire face aux peripeties de l’apprentissage sportif. Surtout quand le débat créé par ces hommes et femmes dont la cruauté est désormais établie, pardon ces inhumains a comme phagocyté les enseignements d’une expédition expérimentale ratée par la FEGAFOOT par ce choix de Marseille pour le moins discutable qui divise à juste titre l’opinion sportive.
Heureusement que la FIFA avait vite compris le désintérêt des pouvoirs publics en afrique surtout, pour apporter des ressources propres capables de sauver ce qui peut l’être dans ce football féminin de façon générale, qui constitue désormais son attraction. Pire, au-delà des pistes judiciaires car les faits ne doivent pas rester impunis si on s’en tient à la fermeté du communiqué de la tutelle qui a motivé cette enquête à moins qu’il y avait un objectif intéressé et inavoué, on est en droit de se demander, dans quelle ambiance le football féminin va poursuivre son petit chemin ? Quelle collaboration entre les auteurs de ces actes odieux et les victimes sur le terrain qui ont subi un vrai préjudice moral?
La seule consolation pour certains parents, sans doute tout aussi motivés que leurs enfants de poursuivre l’aventure, reste l’indépendance de la justice. Ce serait une des réponses à ce débat factuellement faux mais disons-le, qui demeure dans le milieu.Au nom de la tolérance zéro qui ne doit pas être un simple slogan, punir les comploteurs avec fermeté pour avoir voulu éclabousser la nation pour des intérêts égoïstes et mener une conscientisation collective voire une sorte de moralisation des vraies valeurs défendues par le sport féminin en général et le football en particulier.