La Rédaction
L’équipe du Cameroun va débuter la Coupe d’Afrique des nations 2019, ce 25 juin à Ismaïlia face à la Guinée-Bissau, dans des conditions loin d’être idéales. La préparation des Camerounais a été perturbée par les sempiternels problèmes de primes. Pour autant, le sélectionneur des « Lions Indomptables », Clarence Seedorf, considère que ses protégés restent parmi les favoris de la CAN 2019.
RFI : Clarence Seedorf, la sélection camerounaise est enfin en Égypte. La « crise des primes » est-elle désormais derrière vous ?
Clarence Seedorf : Je ne vais pas le nier, il y a forcément des conséquences. On a dû s’adapter, ne serait-ce que pour modifier notre programme de préparation pour ce premier match face à la Guinée-Bissau. Mais avec mon staff, on a surtout vu une opportunité dans cette crise. Je trouve que les liens se sont renforcés entre nous. Et notre motivation ne s’est pas atténuée, bien au contraire ! Certes, on a moins de séances d’entraînement pour se préparer mais notre détermination est intacte, ce qui est le plus important.
On a l’impression que ce genre d’incident est récurrent en ce qui concerne la sélection camerounaise…
Croyez-moi, le Cameroun n’est pas la seule équipe à qui ça arrive ! Toutes les équipes du monde ont, à un moment de leur histoire, eu ce genre de problèmes. Moi-même, j’ai déjà vécu ça mais ce n’est pas grave. Je le vois à l’entraînement, dans l’intensité que les joueurs mettent au quotidien… Après en dehors du terrain, c’est normal d’avoir des discussions, des tensions… On va peut-être rester ensemble 3 à 4 semaines, on est comme une famille ! Parfois, vous vous engueulez, vous pleurez, vous vous réconciliez et vous célébrez ça ensuite… Je pense que ça va renforcer notre esprit d’équipe.
A titre personnel, comment avez-vous vécu cet épisode ?
Je me suis assuré de conseiller mes joueurs au mieux, leur expliquer aussi quel était notre rôle sur le terrain et pour le pays. Je trouve qu’ils ont réagi de façon mature, c’est un super groupe. Ils sont très motivés, pas seulement pour performer sur le terrain mais aussi pour évoluer, progresser… La crise est terminée. Nous sommes tournés vers la CAN à 100%.
Malgré tout ce qui s’est passé à Yaoundé, les objectifs sont-ils toujours aussi élevés ? Jusqu’où peut aller le Cameroun dans cette CAN 2019 ?
Mais pourquoi ces objectifs auraient-ils changé ? Le Cameroun est la deuxième équipe la plus titrée du continent (Cinq CAN remportées derrière une Égypte titrée sept fois, Ndlr). Il fait toujours partie des favoris au même titre que le Ghana, le Maroc ou l’Égypte. Ce qui s’est passé ne change rien. Je vais vous donner un exemple : quand l’Allemagne débute un tournoi, elle est favorite même si elle a perdu cinq matches de suite juste avant… C’est la même chose pour l’Italie ou le Brésil. On sent qu’on a la possibilité de faire quelque chose d’important ici. Je suis convaincu qu’on a les moyens de conserver notre titre, malgré le niveau de l’adversité.
Sentez-vous votre groupe taillé pour aller loin dans la compétition ?
Entre les jeunes joueurs enthousiastes à l’entraînement et ceux qui sont plus expérimentés, on a trouvé le bon équilibre. Après le premier match, on y verra plus clair, parce qu’on pourra s’appuyer sur quelque chose de tangible. Nous sommes préparés pour faire face à ce challenge. Physiquement, tactiquement, mentalement, on a assez de talent pour briller.
Propos recueillis en conférence de presse par Cédric de Oliveira de RFI