Réalisé Par Jules Bernard MOUYENGUE
En moins d’un an, Djamel Belmadi a transformé la sélection algérienne, qui accumule les déceptions depuis plusieurs CAN, en une équipe rigoureuse et tactique tout conservant son identité technique. Sous la houlette de l’ancien international algérien, les fennecs sont désormais passés d’outsider à prétendants sérieux au titre dans cette CAN 2019.
Ceux qui ont vu Djamel Belmadi évoluer à l’Olympique de Marseille, surtout lors de la saison 2000-2001, se rappelleront d’un joueur à la technique sûre, au caractère trempé, débordant d’envie et résistant à la pression. Le rapprochement est très tentant de voir l’équipe d’Algérie d’aujourd’hui à l’image du joueur que son sélectionneur fut. Depuis le début de la CAN, les Fennecs impressionnent par leur discipline tactique, leur rigueur défensive (aucun but encaissé), et leur allant offensif (6 buts marqués en trois matches), le tout servi par une qualité technique qui a toujours été une marque de fabrique.
« Chacun a envie de tout donner pour lui »
Longtemps décrite comme une sélection de talents capables de jouer une symphonie fantastique, qui finit souvent en symphonie inachevée, la sélection algérienne semble avoir trouvé le bon chef d’orchestre en la personne de Belmadi, nommé le 2 septembre 2018. « Je le félicite pour ce qu’il est en train de réussir, parce que ce n’est pas tellement facile de travailler en Algérie, j’en sais quelques chose », témoigne Paul Put, le sélectionneur belge de la Guinée qui a dirigé le club de l’Usma Alger pendant un an avant de démissionner. « Il réussit un énorme travail. On voit qu’il y a un état d’esprit des joueurs qui veulent prouver quelque chose. »
Désigné meilleur entraîneur de la phase de poules, Djamel Belmadi a très vite posé sa patte sur la sélection algérienne moins d’un an après son arrivée. Il a fait progresser son équipe durant les éliminatoires au point de donner l’impression d’avoir brûlé les étapes pour se retrouver aujourd’hui parmi les favoris à la succession du Cameroun.
La méthode Belmadi, c’est le souci du détail, décrit Andy Delort : « C’est un coach minutieux. Il pense à tout ». « C’est un entraîneur qui est très proche de ses joueurs, et chacun a envie de tout donner pour lui », renchérit le gardien de but Alexandre Oukidja.
« Je suis un éternel élève »
Après ses joueurs, le technicien de 43 ans semble même avoir séduit la très critique et sévère presse algérienne. « Belmadi est très professionnel dans sa façon de travailler avec la presse, juge, Ali Kaci du journal Le Buteur. Nos relations sont basées sur le professionnalisme et le respect mutuel. C’est un entraîneur qui ne rigole pas et qui peut mettre fin à une conférence de presse si elle ne pas bien organisée. »
Djamel Belmadi estime ne pas être adepte d’une philosophie de jeu ou de management. L’entraîneur qu’il est aujourd’hui est un résultat de rencontres sur son parcours. « J’ai vu des entraîneurs venus de tous les coins du monde et donc qui ont une manière différente de voir le football. J’ai eu des entraîneurs de l’Europe de l’Est, des entraîneurs de l’Amérique du Sud. Comme joueur, j’ai évolué en France, en Angleterre, en Espagne, au Qatar, donc c’est un tout, confie l’homme qui a porté 20 fois le maillot des Fennecs. Je suis un passionné de foot, je fais beaucoup d’observation, je regarde tout ce qui se fait. Je suis un éternel élève ». Le titre de maître lui irait bien aussi…