La défaite contre le Mali, le match contre le Burundi, la reprise du championnat national, la fermeture de l’école de foot de Port-Gentil, la création de l’Office du sport et la suppression des agences relevant du ministère des Sports. Lecture.
Gabonallsport : Monsieur le Ministre, le Gabon a perdu face au Mali samedi dernier et il nous reste une petite chance face au Burundi en mars 2019. Est-ce la raison de cette audience accordée à la Fégafoot ?
Alain-Claude Bilié By Nzé : « Vous savez que la qualification n’est pas un décret et si tel était le cas, cela aurait été très simple. La qualification pour la Can 2019 se jouera malheureusement lors de notre dernier match au Burundi alors qu’on avait la possibilité de nous mettre à l’abri d’un match couperet et qui, plus est, va se jouer loin de nos bases.
Mathématiquement, il reste encore une possibilité de qualification. Et la victoire contre le Burundi rien que la victoire !
Nous avons reçu la Fédération et le sélectionneur national pour leur dire que nous allons continuer à les accompagner, à soutenir l’équipe nationale mais en retour, le public gabonais, qui s’est déplacé très nombreux, et l’ensemble du pays attendons une qualification.
Chacun peut exprimer des regrets et des déceptions mais c’est cela aussi le sport. Il faut maintenant se réveiller et aller gagner au Burundi.
Il y a quelques jours, le gouvernement a fermé l’école de football de Port-Gentil. Peut-on être édifié sur cette décision ?
La décision de fermer l’école de football de Port-Gentil relève d’une responsabilité pleine et entière prise au ministère des Sports. Décision prise à la suite de la visite que nous avons effectuée sur place.
Lorsqu’on parle d’une école de football, cela veut dire qu’on met les enfants dans un environnement propice à accueillir une école. L’environnement y est mais les conditions de dégradation actuelles font qu’à la fois, en tant qu’autorité de tutelle et en tant que père de famille, nous ne pouvons pas mettre les enfants dans ces conditions pour ce qui est du développement du pays.
Nous avons décidé de fermer mais cette fermeture est provisoire, le temps de réhabiliter l’école ou de trouver un autre site capable d’accueillir les enfants dans les meilleures conditions.
C’est une école et elle doit obéir à un certain nombre de canaux internationaux. Sur le plan local, elle doit aussi présenter un certain nombre de garanties à en termes de contenus pédagogiques et d’équipements. Malheureusement, l’école de football de Port-Gentil ne remplit pas ces critères.
Et cela s’est vu dans les performances que nous a présentées le directeur de cette école. Ces cinq dernières années, cette école n’a bénéficié d’aucun podium, ni en tant que meilleure équipe de la ville encore moins seconde ou troisième équipe. La qualité n’y étant pas, cela ne sert à rien de se mentir à soi-même.
Lorsqu’on veut bâtir quelque chose, il faut se donner les moyens de réussir.
Et qu’en est-il de la reprise du championnat national M. le ministre ?
J’ai reçu la Linaf et nous avions envisagé la reprise du championnat pour le 24 novembre prochain. Et nous continuons à nous battre pour respecter cette date. Mais si nous ne parvenons pas à réunir les capacités requises, nous verrons avec la Linaf comment réaménager le calendrier.
Mais ce que j’ai indiqué à la Linaf et aux présidents des clubs, c’est que le ministère souhaitait réunir toutes les conditions techniques et financières de sorte que le championnat ne s’arrête pas au bout de la 3ème journée. Pour l’heure, ces conditions ne sont pas réunies mais nous espérons que dans les jours à venir, nous aurons des bonnes nouvelles à apporter aux acteurs du football.
Lors de vos précédentes sorties, vous évoquiez la possibilité de trouver de nouveaux mécanismes de financements. Qu’en est-il au niveau de la Linaf ?
En l’état actuel, nous n’avons pas encore fixé cet aspect et nous continuons à travailler pour que l’Etat ne soit plus le seul acteur qui finance le football gabonais. Mais ce mécanisme n’étant pas encore au point, l’Etat va continuer à supporter le football.
Que peut-on retenir de la création de l’Office national du Sport et de la suppression des autres entités ?
Le dernier conseil des ministres a été riche en décisions, s’agissant de la suppression d’un certain nombre d’établissements publics personnalisés. Le ministère dont j’ai la charge a connu quelques suppressions qui visent à une meilleure organisation.
Il s’agite de la Cnogemcni, de l’Anageisc et du Fonds national du développement du sport, pour ce qui est du sport en général, même s’il y a aussi le Centre de formation des sportifs qui fait partie des éléments concernés par cette dissolution.
Le but, encore une fois, n’est ni de mettre des compatriotes à la rue ni de nier les missions que portaient ces établissements. Il s’agit d’une réorganisation, d’une rationalisation.
Comme vous le savez, dans le cadre du programme de la relance de l’économie, il était question d’une meilleure maitrise de la dépense publique. Et tous ces établissements participaient d’une dépense qui malheureusement n’était plus tout à fait maitrisée.
Il s’agit donc de revenir à des proportions plus justes pour une meilleure orientation et la création à venir de l’Office national du sport participe de cette réorganisation. Nous ferons en sorte que ses missions soient très claires, que ses modes de financement soit clairs et qu’il y ait une meilleure maitrise de la dépense publique ».