Par TSONGA Herald
Le Gabon vient de limoger Daniel Cousin du poste de sélectionneur de l’équipe nationale du Gabon. L’ancien capitaine des Panthères a été remercié, et pour le ministre d’Etat aux Sports, qui avait annoncé cette décision, avait par la suite ajouté que le temps était venu pour le Gabon de tourner la page et de reconstruire le Sport au Gabon, le football en particulier. Et à en croire le ministre, le successeur de Daniel Cousin devra être l’homme de la situation, mais comment devra-t-il procéder pour réussir cette fameuse « reconstruction » ?
Depuis le limogeage de Daniel Cousin le 27 mars dernier, les Panthères du Gabon se cherchent un nouveau sélectionneur. A priori, le nom du successeur de l’ancien attaquant du Gabon sera connu dans les « 30 ou 60 jours maxi » selon le ministre des Sports gabonais. La nomination du nouveau « boss » des Panthères devrait être connu d’ici peu, et pour le ministre, il devra être l’homme de la situation, de la « reconstruction total» du football gabonais condamné depuis des années à des échecs à répétition. Assurément, depuis la fin des années 80, où l’Azingo National (ex surnom de la sélection gabonaise) avait remporté la Coupe de l’UDEAC (Union Douanière des Etats d’Afrique Centrale), l’équipe nationale A n’a jamais remporté une compétition continentale.
En plus de cela, les budgets octroyés au football ont été énormes pour ne récolter que des résultats médiocres. Et aujourd’hui, tout passe par une refonte du plan managérial du football ; le coach et le DTN, qui seront chargés d’une mission aussi importante que capitale pour les échéances à venir. En effet, le sélectionneur gabonais devra impérativement séjourner au Gabon afin de se lancer dans la détection des jeunes talents à travers les 9 provinces que compte le pays. Ce qui lui permettra de construire des équipes nationales toutes catégories confondues (U15, U17, U20, U23) à travers des tournois qui seront organisés. Et par la suite, la création des académies de football par l’Etat gabonais, lui donnera des garanties quant à l’encadrement de ces jeunes avec le concours du DTN bien sûr. En effet, tout cela ne sera possible que si le sélectionneur ne réside qu’au Gabon, afin de faciliter cette politique d’observation sur le plan local. Car, dans un projet à long terme, ces jeunes pourront être des footballeurs professionnels à l’étranger, donc le coach devra vraisemblablement disposer d’un carnet d’adresse assez fourni pour que les jeunes fassent leurs preuves ailleurs.
Le prochain sélectionneur doit avoir les bases du football, en d’autres termes, il doit être un éducateur à la base. Le rôle qu’il aura sera à la fois d’éducateur et de technicien. Il sera en effet secondé par un Directeur Technique National, et tous les deux auront aussi un droit de regard sur le championnat national de première et deuxième division dans l’optique t’intégrer les amateurs avec les professionnels comme le veut le ministre, il travaillera aussi en étroite collaboration avec les entraineurs des clubs de D1 voire D2. De plus, le ministère des Sport doit mettre à disposition du sélectionneur les moyens financiers pour réaliser ce vaste projet de reconstruction du football local. Vraisemblablement, il devra disposer de tout cela pour avoir des résultats escomptés. Car, les retombées ne doivent pas être immédiates, mais intermédiaires. Puisque le projet de refonte doit se faire en prenant compte du temps, qui n’a jamais été en faveur des sélectionneurs qui se sont succédé depuis Alain Giresse. Les erreurs individuelles et collectives doivent servir de leçon pour les dirigeants du football gabonais.
L’une des missions du prochain patron de l’équipe nationale gabonaise sera d’établir une forte discipline. En effet, les dernières sorties médiatiques et autres péripéties qui ont ébranlées la tanière des Panthères n’ont pas laissé indifférents les dirigeants gabonais, et le ministre Alain-Claude Bilié-By-Nzé a même parlé d’une élaboration d’une charte pour les joueurs qui seront convoqués en sélection. Le nouveau coach en sera le gardien légal, et décidera des sanctions à appliquer en cas de défaillance de ses « poulains ». Lui seul doit avoir le dernier mot, même si l’équipe nationale est « la propriété de l’Etat » comme le disait le ministre. Il serait aussi important que le nouveau sélectionneur ait ses quartiers au sein de la FEGAFOOT pour faciliter ses relations avec les dirigeants du football, et minimiser les contraintes de temps en matière de communication avec ses employeurs.
Concernant le cadre dans lequel les joueurs devront évoluer, cela sera du ressort du sélectionneur qui proposera à l’Etat son programme à chaque veille de match, et autre regroupement. Et ces choix seront pris en compte dans la mesure où il gère la partie technique ; le technicien qu’il est a des exigences et compte tenu de ce statut, son programme de travail lors des séances de regroupement ou autres, est primordial pour la réussite de son plan de « reconstruction ». Alors, comme cela se fait généralement en Europe, à l’exemple de l’équipe nationale de France qui se regroupe toujours à Clairefontaine, l’Etat doit trouver un cadre définitif aux Panthères pour qu’elles travaillent sereinement, et ne plus prendre des hôtels comme point de rassemblement où certains se sont illustrés négativement.
Les missions du prochain sélectionneur sont multiples, et les résultats seront attendus non pas dans l’immédiat, mais dans un avenir lointain, où le temps accordé à celui-ci lui permettra d’atteindre ses objectifs. Puisque par le passé, comme l’avait souligné le ministre en conférence de presse mercredi 27 mars dernier, « la patience » doit désormais être de mise pour que tout fonctionne parfaitement, rien à voir avec ce qui se faisait par le passé où l’on recherchait les résultats à n’importe quel prix. Désormais place au travail pour améliorer la qualité du Sport gabonais.